« Contribuer à la réalisation des droits de l’enfant en améliorant la prise en charge et la protection des filles et garçons en situation de vulnérabilité », tel est l’objectif général du projet « Approche Régionale pour la protection de l’Enfance et de la Jeunesse, ARPEJ, cofinancé par l’Agence Française de Développement et SOS Villages d’Enfants en France, pour 3 pays dont le Togo. Au Togo, ce projet couvre 5 communautés dans les régions des Savanes, de la Kara et Maritime. Une visite à Gbamakopé, (Zio, Maritime) a permis de découvrir ce que ARPEJ a déjà changé dans le quotidien de cette communauté après 18 mois d’exécution.

Dans une grande cour ombragée, ce mardi matin, une centaine de personnes s’activent en petits groupes autour de tables basses, c’est la rencontre hebdomadaire des membres des groupements d’épargne et de crédit. Les hommes et les femmes de Gbamakopé viennent y faire la collecte de leur épargne hebdomadaire avant de vaquer à leurs occupations. Plateaux de fruits, d’arachide, de maïs frais, bassines d’articles divers, accentuent le caractère populaire de l’assemblée en cours. Chaque membre tend son carnet à l’appel de son nom par le président/la présidente de son groupement. La trésorière reçoit la cotisation qui est de 100FCFA, 200F, 400F ou 500F, selon les groupements organisés sur la base du montant hebdomadaire épargné. Des coups de tampon témoignent dans les carnets de la réception de chaque part.

A l’occasion de la visite du projet par Avril VIGNON, Responsable de Programmes Internationaux à SOS Villages d’Enfants en France, il a été organisé une rencontre d’échange entre les bénéficiaires adultes dudit projet et la délégation en visite. Tous les aspects d’ARPEJ ont été évoqués. Les témoignages fusaient de tous côtés.

« Les causeries sur la prise en charge de l’enfant, l’écoute, la gestion pacifique des conflits en famille, le suivi scolaire des enfants et tous les partages d’expérience entre parents favorisent le maintien des enfants et des jeunes à la maison. » Adjo

Le président du comité de protection de l’enfant, M. NUWODJRO Bernard renchérit : « la population de Gbamakopé a une procédure de signalement sur laquelle nous informons et sensibilisons régulièrement les hommes, les femmes, les filles et les garçons.  Les fugues sont de plus en plus signalées et le commissariat de police est devenu ici un maillon de la protection de l’enfant »

« Aujourd’hui, mon épargne est sécurisée ; c’est nous-mêmes qui gérons les octrois de crédit et les remboursements. Cette année j’ai mis ma fille en apprentissage et réussi à payer tous les frais. » TOUTUI Goudessimé

« Le règlement des groupements promeut le respect des idées d’autrui, c’est ainsi que les femmes arrivent à s’exprimer plus librement en public » Fo Kossi

« Avec les causeries du projet ARPEJ, les hommes ont compris que les femmes ont le droit de prendre la parole dans un groupe mixte. » Bernadette, mère de 6 enfants

« Dans le parlement des femmes nous sommes amenées à parler sur les radios de la localité, c’est une grande avancée pour notre localité. Les hommes acceptent maintenant que nous puissions faire des dépenses sans passer par eux » AGBI Adjo

Tout ces témoignages et le dynamisme dans la participation des femmes et des hommes aux discussions confirment que le projet ARPEJ répond à plusieurs besoins Gbamakopé .